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Tempovélo rive gauche : la décision de la Métro

Les « Tempovélo », tempo faisant référence au mot temporaire qui signifie limité dans le temps, étaient prévues en expérimentation jusqu’au 31 octobre. Au vu des résultats, celle des quais vient d’être démontée.

Grenoble : la piste Tempovélo des quais de l’Isère supprimée à cause de l’augmentation des bouchons

Il faut dire qu’elle avait réussi à illustrer l’absurde jusque dans la presse nationale, comme le montre cette photo publiée dans le magazine Capital de ce mois.

Interrogée par le CLUQ, la Métro nous avait consultés. Voici l’avis que nous avions émis, ainsi que le témoignage qu’une adhérente nous avait adressé.

Le Dauphiné Libéré du 3 novembre nous apprend que la Métro avait compté 900 vélos par jour en moyenne, dans une période où la météo était très favorable. Puisque la piste était bidirectionnelle, ce chiffre est à comparer aux 36400 véhicules (cf l’illustration ci-dessous) qui ont besoin des quais chaque jour : 18800 d’ouest en est sur la rive gauche, et 17600 dans l’autre sens sur la rive droite plus la voie sur berges.

Enfin, rappelons que la rive droite est équipée d’une excellente piste bidirectionnelle (finalisée en 2015), qui relie le centre-ville à La Tronche et à Voreppe en passant par la presqu’île. Pour traverser l’Isère, la piste emprunte le pont de la porte de France (élargi en 2013).

CI-DESSOUS LE COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE LA MÉTRO

(la partie concernant les quais est indiquée en italiques)

Lors du déconfinement en mai dernier, la Métropole, en lien avec le SMMAG et les communes, a mis en place, de nouveaux aménagements cyclables transitoires, visant à encourager et sécuriser la pratique du vélo, notamment sur des déplacements de courtes et moyennes distances. Cette démarche s’est accompagnée d’une série de mesures.

Des pistes cyclables temporaires (environ 16 kms), baptisées alors « Tempovélo », ont ainsi été installées à Echirolles, Fontaine, Grenoble, Meylan, Saint-Martin-d’Hères et Seyssinet-Pariset, en complément du réseau cyclable existant. Ces nouvelles voies s’ajoutent aux 475 km d’aménagements cyclables, dont 20 km de Chronovélo déployés sur l’ensemble du territoire intercommunal.

En complément, des mesures ont été mises en œuvre afin de faciliter la pratique du vélo : pose de 500 arceaux vélos supplémentaires, ouverture de centaines de places de stationnement sécurisées dans les parkings en ouvrage de la Métropole, finalisation de sections du réseau Chronovélo et de voies vertes, rafraîchissement d’une partie des marquages du réseau cyclable existant, déploiement de flottes de vélos et trottinettes électriques, mise en œuvre d’offres tarifaires attractives, multiplication des ateliers de réparation de vélo en lien avec les vélocistes locaux et de stages de remise en selle…

Toutes ces actions ont contribué à l’augmentation de la pratique cyclable : une hausse de 40 % entre septembre 2019 et septembre 2020.

L’heure du bilan

Comme la Métropole s’y est engagée, un premier bilan a été effectué tronçon par tronçon et se poursuit en concertation avec les communes, les représentants d’habitants, les acteurs économiques, les associations d’usagers, la SEMITAG mais également les forces de l’ordre et les services de secours.

Il ressort de cette première phase de concertation, une appréciation globale positive de ces aménagements. Certains ont permis de créer de nouveaux itinéraires là où il n’en existait pas, d’autres ont contribué à réduire des situations conflictuelles entre les piétons et les cyclistes, situations qu’il importe encore et toujours de réduire au maximum, y compris au travers de la signalisation et d’opérations de sensibilisation voire de verbalisation à l’égard des contrevenants cyclistes comme piétons.

Des perspectives, l’incitation au vélo l’affaire de tous

Précisément, les tracés situés sur les axes Jean-Perrot (1,1 km), Champon-Berthelot (2km), Marie Reynoard (1,8 km), Clémenceau-Flandrin (1,8km) à Grenoble, tout comme les aménagements réalisés à Echirolles et Meylan (de l’ordre de 1 km), verront leur expérimentation prolongée et/ou seront pérennisés. Cette démarche repose sur le retrait des balises matérialisant certaines pistes cyclables au profit d’éléments fixes, l’élaboration ou la reprise des marquages cyclables, en blanc (au lieu du jaune) et la redéfinition de certaines pistes cyclables parallèles antérieures en espace pour les piétons.

De plus, la création d’aires de livraison sera étudiée pour faciliter les conditions de travail des acteurs économiques, comme ils ont eu l’occasion de l’exprimer au cours des consultations. A plus long terme, de nouvelles études pourront être menées, ainsi que de nouvelles concertations avec l’ensemble des acteurs.

Au-delà des aménagements déposés antérieurement sur les communes de Seyssinet-Pariset et de Saint-Martin d’Hères (5km), celui situé à Fontaine (1,6km) fait actuellement l’objet d’une concertation conduite par la ville avec ses habitants, ce qui nous permettra d’en tirer des premières conclusions. 

Quant à celui situé en rive gauche des quais de l’Isère à Grenoble (Créqui, Stéphane Jay, Claude Brosse et Jongking sur 1,7km), l’expérimentation s’est achevée le 1er novembre dernier à l’issue de son autorisation réglementaire.

Une importante dégradation des conditions de circulation a été constatée par de multiples acteurs et par les données recueillies sur cette rive gauche des quais, impactant le trafic bien au-delà de la Porte de France. En effet, cet axe de trafic Ouest-Est réduit à une seule voie de circulation génère des congestions récurrentes dans ce secteur en comparaison du flux inverse en rive droite et sur la voie sur berge (Voie de Corato).

Cette traversée est largement empruntée par des usagers métropolitains mais également par des non métropolitains (déplacements pendulaires), ainsi contraints par les fermetures répétées et les déviations successives nécessaires au bon déroulement des travaux en cours sur l’A480 et l’échangeur du Rondeau, et ce pour encore de nombreux mois sur les deux années à venir

Les acteurs économiques du territoire ont fait part de leurs difficultés, de leurs inquiétudes et des conséquences négatives que cela engendre pour leur activité, qui s’inscrit dans un contexte très impacté par la crise sanitaire que nous traversons.

Il s’agit surtout d’un axe sanitaire très important permettant de rejoindre le CHU Grenoble Alpes pour les services de secours et d’urgence, qui ont exprimé le besoin de fluidité maximum de la circulation. Ce paramètre est essentiel au regard du contexte de pandémie que nous vivons et il nous faut l’intégrer pour l’avenir et bien au-delà du prochain déconfinement.

Au regard de tous ces éléments, il devient, en l’état, nécessaire de conserver deux voies de circulation en rive gauche. Dans l’attente de la fin des travaux sur l’A 480 et le Rondeau, une réflexion est engagée avec la commune de Grenoble et les différents acteurs pour sécuriser davantage les déplacements piétons et cycles sur cet axe (comme l’ont clairement exprimé les associations d’usagers de vélo et les habitants), et plus largement l’ensemble des modes de déplacement, sans les opposer les uns aux autres. Une nouvelle configuration de tracé cycle et de voirie est envisagée en rive gauche ; la piste cyclable rive droite sera rafraîchie et mieux signalisée, notamment vis-à-vis des piétons.

En complément de ces mesures, il est indispensable de poursuivre les efforts en matière de covoiturage, de développement de l’offre et de la qualité des transports en commun et ferroviaires, en lien avec le syndicat des mobilités (SMMAG).   

Sylvain Laval, Vice-Président de la métropole de Grenoble en charge des espaces publics, de la voirie, des infrastructures cyclables et des mobilités douces précise :

« Au-delà de ces aménagements, plusieurs études sont en cours pour créer des liaisons cyclables, entre Brié-et Angonnes, Jarrie et Champagnier mais aussi entre la Métropole et l’Oisans, outre la sécurisation de la Combe de Gières que nous étudions en lien avec le Département de l’Isère. J’ai d’ailleurs sollicité une accélération de telles études, et nous échangerons très prochainement à ce propos avec les Maires des communes concernées car l’incitation au vélo doit concerner l’ensemble du territoire métropolitain.

Il nous faut, en priorité, nous concentrer sur des aménagements dans des secteurs qui en sont actuellement dépourvus. Un grand pas a été franchi durant le mandant précédent sur le cœur urbain. Il est maintenant nécessaire de le poursuivre vers les territoires périurbains, ruraux et de montagne, en créant des voies réservées aux cyclistes, reliées au réseau existant, notamment du cœur urbain. Cela permettra aussi d’assurer le lien entre la pratique du vélo comme mobilité quotidienne, et une pratique sport-santé ou d’agrément de tourisme de proximité.

J’irai naturellement à la rencontre des Maires et de tous les acteurs locaux pour évoquer leurs besoins en la matière et construire, collectivement, une programmation de travaux ambitieuse ».